Opportunus

Et le coursier
Donna de l'eau
Au moulin.

Grazie mille!

Est-il dit,
Chaleureusement.

Nous allions partir
Sur le champ,
Jugé ce chat,
De ma rouge gorge. 

Sur l'estrade,
De l'échafaud,

Il effleure de ses rudes mains,

Les quelques poils,
De la chevelure,

Du crâne,
De son hôte.

Ce devenu,
Cet hôte,

Indisposé,
Contraint.

Chemise ouverte,

Dans la lunette de bois,
Le col à l'étroit,

Le bourreau lui assène, 

Quelques caresses,

Bien amicales.
Elles s'accompagnent,
D'un large sourire béa.
Avant de retirer la planche,

D'entre les deux poteaux.

Il est tôt,
Trop tôt.

Certes,
Avec prudence,
La fin n'est pas qu'un reste.

Une datte avec ou sans le noyau?
Apprécier une date,
Un tort boyau,
Un coup de butoir,
Savoir,
Jouer.

Les trois jours,
Des trois coups,
Du même acte,
Sacralise et façonne le temps,
Qu'une écriture efface,
Aussi promptement,
Qu'assurément.

Dessanglé,
Rechaussé,
Et reboutonné,
Le bougre reçoit l'étreinte,
Du présent aumônier,
Peu habitué,
A de tel revirement.

Esseulé,
Le bougre,
Descend lentement les marches,
Sous les yeux curieux,
D'une foule disparate,
Où se mélange une inquiétante richesse,
Et une plèbe assoiffée de tête.

La scène est muette,
Sanson regarde s'éloigner le gracié.
La scène est rare,
Peu commune.
Le malin n'est jamais loin,
Il rôde à la croisée des chemins.
La maladresse saisit Sanson, 
De la cuisse,
Il déclic,
Le ressort pousse,
La lame libérée,
Trois quart de seconde,
Un souffle frais s'abat sur le vide
De la demi lune.

L'auditoire tressaillit,
Il sort de sa torpeur,
Réagit vaguement,
Et vaque à nouveau,
Aux quotidiennes occupations.

Le 07/01/2019