Zérotage

C'est fin,

Une faim,

D'un tout,

Petit rien,

Vague,

D'une simple,

Historia.

 

Dos à l'ennui,

Diurne,

L'envers d'une nuit,

Sans l'ombre d'une lune,

D'un doute,

Douze,

Coup ;

 

Minuit.

 

Deux à deux,

Côte à côte,

Quatre ;

 

Zérotage.

 

Un nouvel acte,

Une plaque,

Sans nom,

Sans titre,

A l'abri,

Il se cache,

Médite,

Une menue,

Venue,

Point d'avenue,

Moins vu,

Peu su,

Bien à toi,

Sous mon toit,

Bienvenue.

 

Pendant ce temps,

Se chante,

Une fable.

 

Le lendemain,

Une lente main,

Eponge,

Le suintement,

De mes sombres songes,

L'atroce brasier

De la veille.

 

Quelques heures,

De sueur,

Plus tard,

Un sol,

A l'aplomb

De l'astre solaire ;

 

Midi.

 

A hauteur,

D'une troupe,

Le long de ma route,

Aux dos ronds,

Avachis,

Un vert souvenir

D'uniforme,

Des loques,

Tissu,

En lambeaux difformes. 

 

Le pas haletant,

Allant,

Bras ballants,

Corps penauds,

Ballots.

 

Indubitablement,

Ils se fascinent,

De graminés.

 

Ceux sont,

Probablement,

Les restes,

Les rescapés,

Du front,

Sans cesse moite,

Introuvable.

 

Deux à deux,

Quatres d'eux,

Portaient,

Un brancard de fortune.

 

Au-dessus,

Je reconnus,

Suspendu,

Le visage familier

De mon ami,

Francis.

 

Un long pansement,

Souillé du sang,

De ce front.

Sa tête endormie,

Peut-être,

Mort.

 

Près du corps,

Mes deux talons,

Face contre terre,

Je voulais,

Lui porter,

Secours.

 

Un porteur,

Soldat en guenille,

Le genou à l’air,

Le béret de travers.

 

Et son doublon,

Gueule de charbon,

Pour me voir,

Se détourna,

Trébuchant,

Obligeant,

Ses pauvres gens,

A manœuvrer,

Périlleusement,

Manquant de peu,

La renverse du corps.

 

_ Où va-t-il ? [Ai-je demandé.]

 

_ Retrouver les siens,

Va-t-en,

Lâche ! [M’ont-ils sèchement répondu]

 

_ C'est un ami,

Je veux l'aider.

 

_ Va te battre,

Laisse nous !

 

_ Moooooressssssssss,

[ Nous nous censurèrent mutuellement, pour écouter le mourant.]

 

_ Moorees,

Le mauauvais,

Le mauauvais présage…

 

Il s'en évanouit.

 

De sa poitrine,

En chemisette,

Glissa l'éclat d'une lame

Eblouissante.  

 

En écoutant, 

Sa faible respiration,

Je ramassais l'objet,

Tant protégé.

 

Etrangement intéressé,

Je le pris,

Et compris ;

 

Le glaive brisé,

D'Enez ar Razhed.

 

De la tête,

Je ne pus m’empêcher,

De désapprouver,

Le pêcher,

Un léger sourire,

S'invita même,

Dans la scène

De cette plaine.

 

Le glaive brisé,

Peut-être,

Des remords pour l'Eternité.

 

Le glaive,

Le danger,

Difficilement,

Contrôlable.    

 

_ Que s’est-il passé ?

[Demandai-je à nouveau,

Aux hommes sans armes.]

 

Le fléau des hommes,

La faucheuse universelle,

L'apocalypse,

La fin du monde,

Une onde de choc,

Cataclysmique.

 

_ Là,

Ce n’est que poudre,

Et désolation. [Pointa du doigt, un autre]

 

_ Tous,

Ont péri. [ Me dit-il les yeux rouges de terreur]

 

_ Alors pourquoi

Devrai-je me battre,

Dans vos enfers ? [ Leur répondis-je.]

 

_ Qu'allez vous faire?

_ Et puis où l'emmenez-vous? [ Ai-je poursuivi, tout en haussant le ton]

 

Le cortège s’arrêta,

Les six hommes se redressèrent.

Dans le silence,

Ils s’interrogèrent,

Puis,

Des yeux,

Des mains,

De la tête,

Et en chœur,

Ils me clamèrent ;

 

« _ Nous n’en savons,

Bigrement rien! »

 

Faisant mine d'hésiter ;

 

_ Mmmmh,  

Cet homme est un valeureux,

Un brave ! [ En les dévisageant un à un]

 

_ A ça oui ! [M’ont-ils répondu]

 

_ Venez,

Mes amis m'attendent,

Nous partons en mer.

Cette terre est souillée,

Pour de longues années.

 

Etre impuissant,

Devant l'oppressé(e),

L'oppresseur,

Et l'oppression.

 

Venez,

Courrir les mers,

Vivre notre exil,

Et partager le couvert.

 

Dis-je,

Logeant le glaive brisé,

Dans  un fourreau,

Inutilisé.

 

Et nous reprîmes la route,

A la rencontre,

Des nôtres.

 

Le 07/07/2010