Ioné



Prémice


Quelques jours plus tôt,

Je tue une vipère.


Puis,

Venu de loin,

Au delà du clapotis de quelques vaguelettes

La tête d'un autre serpent se mène à mes yeux

Vers mon campement paisible.


Je le vois,

En approche.


Mais, 

Que fais-tu?

Lui dis-je, 

Le gratifiant d'un petit coucou de la main.


A l'arrêt,

Alerte, 

A quelques pas

De ma berge,

Son abordage,

Sa langue fourchue, 

Noire,

Hostile.


Puis va,

Sur mes terres,

Se fondre 

Dans la nature.


Etrangement,

Je ne fais rien,

Pas la moindre touche,

Pas le moindre poisson.


Et le vent de la tourmente s'engouffra dans ma vie,

Comme une emprise soudaine,

De la montagne,

Dégringole 

Comme un petit caillou Newton.


Une épaisse fumée,

A vous tuer,

A bien faillit me prendre,

Mes êtres chers.


Dans la plaine,

Les vautours se massent,

Etrange,

Puis vint le tour des cigognes,

Grande, 

A la tête noire 

Au long bec,

Elle m'inspire,

Malgré moi,

La peste.

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Ioné


Le dernier jour,

Du commencement,

Les squamates s'en donnèrent à cœur joie,

Procurant à l'atmosphère générale,

Une goutte de sueur froide.


Mes très chers-es amis-es, 

Croyez vous à la magie ?

C'est une lutte intestine, féroce, continue, 

Entre des forces d'une incroyable puissance,

Des voix, 

Des voies,

D'obscurantisme,

Qu'un jour,

La science éclaire de sa lampe de chevet. 


Et croyez vous au hasard ?

L'improbable, le surprenant, le cercle qui ne répond pas à la vertu

Car la règle est,

Qu'il n'y en ait pas. 

Le hasard n'a pas de racines, 

Ce n'est pas un arbre,

Il vient,

Vous délivre,

Vous enferme,

C'est une goutte d'eau de pluie,

Dans un grand désert,

Un jour vous nourrit, 

Un autre s'évapore,

Vous fuit.


Donnez du sens,

C'est allé,

Allaiter une idée, une croyance, un chemin, une allée.

Marché sans but,

En errance,

N'a point de sens,

A moins que le sens de notre vagabondage 

Soit justement de ne pas avoir de sens 

Alors il y a un sens recherché 

Et en fin de compte 

Ce n'est pas dénué de sens.


Il n'y a pas pour autant un sens à toute chose de la vie,

Quand l'exilé, le réfugié, ne sait plus où aller 

Dans les débris d'une ville en ruine qui l'a vue grandir

Y a t il un sens ? 

L'essentiel,

Ne pas mourir,

Et se nourrir. 


Alors finalement, 

Tout est sens,

Donc, 

Orienté par le besoin  ?


Je n'arrive à le croire,

La destruction débile sans raison sans colère ni justification 

Juste peut être pour rire ?

Est ce que rire est essentiel, autant que vivre et se nourrir ?


Est ce que rire serait de l'ordre du spirituel ?


Les quatre sens de la Lectio Divina,

Une voie vers l'illumination,

La réflexion profonde, 

L'immatériel.


Sens sans conscience

N'est que fuite de l'âme,

Proie de cette connivence

D'un Autre,

Hôte,

Affable.


Tu n'est rien qu'un tout.

 

La 19ième lettre de l'alphabet,

Sinueuse,

Elle cadre,

Vous encadre.

Sans/sens

Une voyelle,

Tout change, 

S'interchange,

Un tableau en ébullition,

Ivre à l'infini déraison 

Arc en ciel définition.

Et ce rien, 

Ce vide sidéral intouchable,

Même de la pointe de l'index,

L'absence,

A défaut de présence.


Sentir l'absence,

Nous appartient il ?


Le 6 juillet 2021