Stase



La Seine
Gonfle
Quelques Larsens.
Les jours passèrent,
Conscient
Je pris acte,
De ne rien faire.

A bord,
Il n'y a qu'un maître.
Le malin plonge,
Dans les mailles
De ma conscience
Farouche.

Depuis son stalle,
Un jeune canasson,
Hennit.

La stase,
D’une attente,
Captif,
D’une incompréhension,
Il court à moi,
Dans une malheureuse
Colère vengeresse.

Sa mère,
Lui hurle
De ne rien faire.

Soucieux,
Je m’apprêtai
A esquiver son geste. 

Seulement,
Je vis dans ses yeux,
Le plaisir l’envahir
Et décupler sa rage.
Mon cœur immobile,
Perdit pied,
Tandis que sa course,
A ma hauteur,
Prenait fin.

Du fourreau,
Avait jailli,
Dans une foudroyante agilité,
L’acier.
Il traversa,
De parts et d’autres,
Le coton de mon linge.

Immobile,
Je ne bougeai point. 

Le sang
Se répandait
Sur mon linge souillé.

Stoïque,
Les secondes
Se comptaient
Aux gouttes
De sang,
Froid.
Il me gratifia
D’un sourire satisfait,
Et repris son arme.
Derrière moi,
La bave du monstre
Dégoulinait sur mon épaule,
Suivi du craquement
Des lames de plancher,
Une masse sombre,
S'écroulait. 

Je vous ai sauvé,
Mon père. [ Me dit-il]

Et nous nous embrassèrent,
Chaleureusement.

Le 10/01/2011