Kairos

Au parloir de la mort,
Je vis.

Jours court,
Raide,
Abrupte.
Il a mal,
Souffre,
Livide,
Inconscience.

Un ciel pourpre,
Dans une anse,
A la poigne,
Mollassonne.

Nous sommes des héros.

Coeur tendre rouge,
A feu et à sang,
Plonge le glaive sacré
Dans l'eau salée
De nos veines.

Instable,
Incompris
Et méprisant pour autrui,
Le Temps des trépassés,
Oeil de l'éternel
Désinvolture manifeste,
Un ogre altruiste.

Au temps en emporte le notre.

Nous,
Les hôtes,
De ta tendresse

Jusqu'à la fin,

De ton commencement.

Enfin,

C'est ce que l'on croit.

Puis le temps s'arrête

Enfin,

C'est ce que l'on croit.

Il est à cran,
Dans le rang,
A l'arrêt,

Mais où et donc or ni car.

Ah Kaïros !

Imprévisible,
De feu,
Et d'artifice,
Instant.

S'il vous plaît,
Ou non,
Le doigt sur la détente.

Ca roule,
Déboule,
Chamboule,
L'embrouille,
La traque,
Une gifle,
Une flaque,
Un crime et
Des barreaux gris.

Triste sort.

Un jeu de biquette,
Arrogance,
Du sobriquet incendiaire,
Coup de tête,
Coup de corne,
Ils gémissent,
Quand ils le peuvent,
A terre,
Sous les décombres,
De la honte,
La Gênes.

L'amour du risque
Ou l'Eros du fric ?

Inconcevable,
Je suis,
Inconsolable.

Très con,
Oui.

Venez,
A ma table,
Mon billot,
Où je vous attends
Avec la plus grande impatience.

Criminels acteurs du mensonge.

Oh Kaïros,

Je respire l'urgence,
D'une perfusion létale.

En garde,
Les pourvoyeurs de vos richesses
Mal acquissent,
Vous ont en horreur.

On vient
Et revient,
Mais un jour,
Nous reviendrons,
Vous mettre en panique.

Plus de pont,
Plus de ronds,
De vous à nous,
Un précipice nous traverse
Comme une balle
Dans la tête qui cherche des coupables.

17/07/2018